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Filmer sous les jupes des femmes et autres agressions sexuelles sans contact physique

Evelyne Josse, 2024

Dominique Pélicot a été interpellé pour avoir photographié des femmes sous leur jupe à leur insu, un acte de violence qui, bien qu’il puisse sembler mineur comparé aux atrocités qu’il a commises par ailleurs, ne devrait pas être minimisé.

Profitons de cette sordide occasion pour rappeler les différentes formes d’agressions sexuelles sans contact physique dont sont victimes de nombreuses personnes.

Le upskirting et la prise d’images sexualisées à l’insu de la victime. Ce type d’agression relève du voyeurisme. Il consiste à photographier ou à filmer les sous-vêtements ou les parties intimes d’une personne à son insu dans les lieux publics (supermarchés, piscine, etc.), dans une cabine d’essayage, etc. Toutefois, des agresseurs se livrent à cette pratique au sein même de leur foyer. Ainsi, Dominique Pélicot ne s’est pas limité à extorquer des images intimes à des inconnues, mais il a également photographié sa fille et de ses belles-filles dénudées dans la salle de bain et dans leur chambre. L’upskirting a connu un boum depuis l’avènement du smartphone.

L’exhibitionnisme forcé. L’exhibitionnisme forcé est la contrainte à se montrer nu.

Le voyeurisme imposé. On entend par voyeurisme imposé, l’exposition forcée à la nudité d’autrui ou au spectacle d’images ou de scènes sexuelles. Le dick pic en est une forme. Il consiste à recevoir une photo non sollicitée de pénis.

La sextorsion. Le terme anglais sextorsion est une contraction des mots sex et extortion (terme désignant le chantage). Il s’agit d’une méthode de chantage exercée sur une personne à partir de photos ou de vidéos la montrant nue ou en train d’accomplir des actes sexuels (masturbation).              

Le porn revenge (pornodivulgation). Il s’agit de la divulgation d’images à caractère sexuel (photos, vidéos) sans le consentement de la personne concernée. Ces images ont généralement été envoyées par la victime elle-même à un tiers via une messagerie privée ou les réseaux sociaux. C’est ce que l’on nomme le sexting. Comme tout matériel partagé par le biais des réseaux sociaux, des messageries instantanées ou des boîtes de courrier électronique, le sexting peut conduire à une forme de cyberharcèlement, dont le revenge porn.

Les propos obscènes et les injures à caractère sexuel. Une personne est victime de tels propos lorsqu’elle est obligée d’entendre des paroles ou des confidences obscènes.

Le harcèlement sexuel. Le harcèlement sexuel est un comportement répété à connotation sexuelle unilatéral et non désiré (avances sexuelles importunes telles que demandes de rapports intimes ou de faveurs sexuelles, sollicitations insistantes de rendez-vous, propositions des relations sexuelles en échange de privilèges, gestes lascifs ou obscènes, etc.) qui compromet les droits de la victime (accès à l’emploi ou aux études, conditions acceptables de travail ou d’enseignement, droit à la dignité, etc.). Le harceleur tourmente sa victime en abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions (par exemple, en lui imposant des ordres ou des contraintes), en exerçant des pressions graves (par exemple, menaces de lui faire perdre son emploi, de révéler des informations gênantes, etc.) ou en l’humiliant et en l’insultant (réflexions sur la vie sexuelle ou sur les activités, capacités et aptitudes sexuelles d’une personne, remarques de nature sexuelle concernant son apparence ou ses manières, etc.). Le harcèlement peut être le fait d’un enseignant, d’un représentant religieux, d’un collègue, d’un supérieur hiérarchique ou de toute personne en position d’exercer abusivement un pouvoir sur autrui grâce à sa fonction ou son statut (juge, personnel administratif, etc.).

L’outrage sexiste ou sexuel et le harcèlement de rue. L’outrage sexiste est le fait d’imposer à une personne un propos (sur sa tenue, son physique, sa sexualité, etc.) ou un comportement (regard, sifflement, geste déplacé, etc.) à connotation sexuelle ou sexiste, qui porte atteinte à sa dignité ou l’expose à une situation pénible (situation que la victime juge inconfortable, intimidante ou offensante). La définition de l’outrage sexiste se rapproche de celle du harcèlement sexuel, mais sans l’exigence de la répétition des faits.

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