Les signes physiques discrets de violences sexuelles faites aux enfants

Article paru sur http://www.secunews.be, le 24 octobre 2011. Pour voir l’article sur le site de secunews, cliquez ICI
Evelyne Josse, 2011

Dans l’article précédent, nous avons listé les symptômes physiques fortement suspects d’une violence à caractère sexuel. Or, dans de nombreux cas, les maltraitances sexuelles n’entraînent pas de séquelles physiques évidentes. Même lorsque l’on procède à un examen médical immédiatement après un viol, des dommages corporels ne sont pas systématiquement détectés. En effet, dans la grande majorité des cas, les abus sont commis par des proches sans brutalité. De plus, les violences perpétrées contre les enfants consistent aussi en attouchements, simulations d’actes sexuels et pénétrations buccales.

Certains symptômes incitent néanmoins à envisager l’éventualité d’un abus sexuel en raison du contexte dans lequel ils surviennent. Ils ne sont pas caractéristiques des violences sexuelles et aucun pris isolément n’atteste à coup sûr d’une agression. C’est la répétition, l’accumulation et la permanence d’indices physiques et de signes en rupture avec le comportement antérieur de l’enfant qui permettront de confirmer ou d’infirmer le diagnostic de maltraitance sexuelle. Plus ils sont nombreux, plus le diagnostic de violence sexuelle est probable et plus les abus sont potentiellement graves et chroniques.

Parmi les symptômes somatiques devant retenir l’attention, citons :

– Les manifestations liées à l’agression telles que les douleurs abdominales, les vomissements, la constipation, la diarrhée, la contraction du sphincter anal au cours de la défécation, les troubles urinaires, les douleurs pelviennes, les maux de gorge ou la gêne à la déglutition.

– Les symptômes non spécifiques comme la fatigue, les douleurs diffuses, les céphalées, les poussées de température, etc.

– Une grossesse chez une adolescente, surtout si elle est mal acceptée, déniée, déclarée tardivement et que le père présumé est absent ou que son identité soit gardée volontairement secrète.

– Une demande d’avortement émanant d’une jeune fille adressée en présence d’un membre masculin de sa famille.

– Une demande de test VIH, d’un test de grossesse ou de contraception pour une jeune fille pubère surtout si elle émane des parents ou d’un tiers adulte.

Dans le prochain article, nous nous intéresserons aux réactions émotionnelles et comportementales possiblement manifestées par les jeunes victimes.

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Evelyne Josse

Psychologue, psychothérapeute

Source: http://psydoc-fr.broca.inserm.fr

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