Les symptômes physiques fortement suspects d’une agression sexuelle chez l’enfant

Article paru sur http://www.secunews.be, le 10 octobre 2011. Pour voir l’article sur le site de secunews, cliquez ICI
Evelyne Josse, 2011

Dans l’article précédent, nous avons vu que les violences sexuelles faites aux enfants sont un phénomène de grande ampleur rarement dévoilé par les jeunes victimes. Or, pour qu’une aide adéquate puisse leur être offerte, il est impératif que l’agression soit connue des adultes responsables.

Tous les intervenants potentiels auprès des enfants sont concernés par la problématique des violences sexuelles infantiles : personnel médical, corps enseignant, éducateurs, voisins, parents, etc. Pour qu’ils soient en mesure de les déceler, il faut qu’ils les suspectent et qu’ils puissent en reconnaître les manifestations.

Dans cet article, nous allons lister les symptômes physiques qui doivent toujours faire soupçonner une violence sexuelle :

– La présence de sperme sur le corps de l’enfant ou sur ses vêtements.

– Des lésions au niveau génital, périnéal et anal, des saignements vaginaux et rectaux ainsi que des douleurs pelviennes, génitales ou anales.

*Soulignons cependant que l’intromission par l’enfant lui-même d’un objet tel un jouet dans le vagin ou l’anus peut provoquer des lésions similaires à celles causées par une agression sexuelle.

– Les infections sexuellement transmissibles pouvant se signaler par des douleurs, une leucorrhée (pertes blanches), des ulcérations, des démangeaisons ou une irritation.

* Notons toutefois que certains germes peuvent être transmis de la mère à l’enfant in utero, au moment de l’accouchement ou par l’allaitement au sein. La contamination par transfusion sanguine ou par contact avec du sang, des sous-vêtements et des objets de toilette est également possible pour certaines maladies.

* Un herpès vaginal au-delà de 3 mois, des trichomonas chez un nourrisson de plus de 6 mois, une gonorrhée chez un enfant de plus d’un an ou des Chlamydia après l’âge de 3 ans donnent une quasi certitude d’abus sexuel. Il en est de même d’une syphilis ou d’un VIH lorsque la mère est séronégative pour ces infections.

– Les contusions et les déchirures hyménales sont suspectes surtout si les lésions sont importantes. A contrario, l’absence de déchirure de l’hymen n’exclut pas une agression sexuelle. En effet, il peut y avoir pénétration vaginale sans déchirure de l’hymen et violence sexuelle sans pénétration vaginale.

* Il est fréquent qu’un enfant victime d’une agression sexuelle soit exposé à des violences d’une autre nature. Ainsi, par exemple, les familles violentes sont plus susceptibles que les autres d’abuser sexuellement de leurs enfants. En cas de suspicion de maltraitance physique, les intervenants devront donc être attentifs aux éventuels indices de violence sexuelle.

* Souvent les symptômes physiques de violence sexuelle ne sont pas aussi nets, aussi graves ou aussi caractéristiques que ceux décrits ci-dessus. Dans le prochain article, nous verrons quels sont les signes discrets incitant à envisager l’éventualité d’un abus sexuel en raison du contexte dans lequel ils surviennent.

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Evelyne Josse

Psychologue, psychothérapeute

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