La drogue du viol, ses effets…

Article paru sur http://www.secunews.be le 22 août 2011. Pour voir l’article sur le site de secunews, cliquez ICI
Evelyne Josse, 2011

Dans l’article précédent, nous avons dressé le portrait du GHB, la drogue dite du viol. Cette substance diminue la résistance physique et psychique de la victime. Elle la prive de sa force, de ses facultés mentales, de sa volonté et de sa mémoire. Cet article se propose de détailler ces effets.

Les effets du GHB

A faible dose, le GBH relaxe, euphorise, désinhibe, facilite la communication et stimule le désir sexuel.
A dose modérée, il occasionne des vertiges, une incoordination motrice, des difficultés à s’exprimer, de la confusion, des étourdissements et de la somnolence.
A forte dose, mélangé à de l’alcool ou combiné à d’autres drogues, il induit le sommeil et une perte de conscience.
Dans les cas d’intoxication aiguë, il entraîne une dépression respiratoire, une bradycardie (ralentissement de la fréquence cardiaque), des tremblements incontrôlables et des convulsions. Plus la quantité ingérée est importante, plus les risques de coma et de décès sont accrus.

L’apparition et la durée des effets du GHB

Les effets apparaissent habituellement endéans la demi-heure. Si la victime est à jeun ou si la quantité absorbée est importante, ils peuvent se manifester très rapidement, dans les 5 à 10 minutes.

Ils perdurent de 1 à 4 heures lorsque les doses consommées sont faibles à modérées et jusqu’à 24 heures en cas d’intoxication grave. Généralement, la rémission est complète dans les 8 heures suivant la consommation.

Le réveil

La victime se réveille généralement dans un état de confusion. Elle peut souffrir de nausées et de vomissements, de tremblements et d’étourdissements.

De la période où elle était sous l’effet de la substance, elle ne conserve que de vagues souvenirs, le plus souvent sous forme de flashs. Les propriétés amnésiantes du GHB ajoutées à la honte et aux sentiments de culpabilité de ne pas avoir opposé de résistance à l’agresseur contribuent largement à décourager les victimes à porter plainte. Les services de police estiment à 1% le nombre d’agressions qui leur sont signalées.

Les autres drogues du viol

Le GBH n’est pas la seule substance susceptible de produire une soumission chimique. Derrière l’appellation générique de «drogue du viol» se cachent différents type de médicaments détournés de leur usage tels que des benzodiazépines, en particulier les somnifères comme le flunitrazepam (Rohypnol) et le zolpidem (Stilnoct en Belgique, Stilnox en France), des analgésiques, des anesthésiques et des antidépresseurs. Ces molécules ont la spécificité de lever l’inhibition, de provoquer des pertes de connaissance et d’induire des amnésies, en particulier lorsqu’elles sont prises avec de l’alcool.

Soulignons toutefois que l’utilisation à des fins délictuelles et criminelles de produits psychotropes est bien antérieure à l’apparition de ces substances. En effet, depuis de nombreuses décennies, des agresseurs commettent des méfaits sexuels après avoir enivré leur victime.

Dans le prochain article, nous fournirons quelques conseils visant à promouvoir la protection des victimes potentielles des «drogues du viol».

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Evelyne Josse

Psychologue, psychothérapeute

Source: http://www.emcdda.europa.eu

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