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Déportation et résilience. Oublier pour vivre

Aujourd’hui âgé de 99 ans, Siegi Hirsch témoigne. Juif d’origine allemande, il n’a que 17 ans lorsqu’il est déporté à Auschwitz. Au sein même du camp, devant les 4 cheminées des fours crématoires qui fument, il monte une petite scène de cabaret où il chante tous les soirs pour ses camarades d’infortune… et pour les SS ! La vie, la créativité et l’imaginaire sont des remparts contre les coups portés par la situation déshumanisante. Voilà qui rappelle le film « La vie est belle »… Siegi entend les déportés s’inquiéter pour leurs enfants restés « dehors » et se promet, s’il survit, de s’occuper de leurs orphelins. Honorant sa promesse, il s’investit dans les homes pour enfants juifs dès la fin des hostilités. Et il « oublie » pour ne pas se laisser aspirer par la mort. Pour vivre… Contrairement à l’idée reçue, il n’est pas toujours bon de parler des traumatismes… L’aide aux jeunes en difficulté sera le fil conducteur de toute sa vie professionnelle, qu’il continue à mener en dépit de son grand âge. Formé en psychologie aux États-Unis, il développera et transmettra les modèles relationnels et interactionnels, bases des thérapies familiales et institutionnelles actuelles. Siegi Hirsch est reconnu comme un des tout premiers thérapeutes familiaux européens et nombreux sont les thérapeutes familiaux et conjugaux qui lui doivent leur évolution professionnelle. En janvier 2024, il a reçu la légion d’honneur belge et est Commandeur de l’ordre de la couronne. Siegi a réussi à survivre et a aidé d’autres déportés à lutter.

En 2004, Samuel, un rescapé, œuvrant au sein de l’association des déportés, témoigne dans le cadre d’un voyage scolaire. « À un moment une élève a demandé “Comment faisiez-vous pour garder l’envie de vivre? » Il a répondu que même dans le camp, il y avait des moments où la vie prenait le dessus sur la survie. Il a parlé de musique, et de prisonniers qui jouaient le soir pour le camp, prisonniers et geôliers confondus, et il a expliqué que parfois il n’avait pas la force de se tenir debout le matin, et que ce qui le poussait à se lever, ce n’était pas tant la peur qu’on l’envoie à la chambre à gaz que l’envie de pouvoir écouter ce concert. » (Témoignage recueilli auprès d’Aurélie, l’enseignante accompagnant les élèves).

Un ouvrage est consacré à Siegi Hirsch : « Siegi Hirsch : au cœur des thérapies », de Mari-Carmen Rejas et Pierre Fossion publié en 2001. Pour ne rater aucune vidéo, abonnez-vous à ma chaîne Resilience Psy dédiée à la psychologie et cliquez sur la petite cloche en haut à droite de l’écran pour être informé.e des nouvelles mises en ligne.

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