Les psys au (télé)chevet de la nation

Un article de Anne Vidalie pour le magazine d’actualité hebdomadaire français L’Express du 19 mars 2020.

Confinés chez eux, privés de loisirs, terrorisés par la flambée de l’épidémie, de nombreux Français ont le moral en berne et avouent leur inquiétude.

A la question « Comment allez-vous? », la réponse, mi-figue, mi-raisin, de cette psy très médiatique laisse songeur : « Comme on peut aller dans cette période… » Elle a devancé le confinement général. Depuis lundi, c’est par téléphone uniquement qu’elle assure ses consultations. L’un de ses confrères psychiatres, lui, a fermé son cabinet dès le vendredi 13 mars. Car les docteurs de l’âme ne sont pas immunisés contre les peurs qui assaillent leurs concitoyens confrontés à la menace du coronavirus. Eux non plus n’imaginaient pas pareille pandémie possible au XXIe siècle. Eux non plus n’étaient pas préparés au décompte macabre des contaminations et des décès qui rythme désormais notre quotidien.

« La réalité est angoissante, admet la psychanalyste et essayiste Claude Halmos. Nous ne connaissons pas la dangerosité exacte du virus, nous ignorons si un traitement pourra être mis au point, nous nous demandons si nos services de réanimation seront en mesure de faire face ou se retrouveront, comme en Italie, confrontés à des questions d’éthique. Qui sauver? Qui laisser mourir? »

Le réveil de nos peurs ancestrales
Pis : nous nous découvrons vulnérables, alors que nous nous pensions protégés par nos vaccins, nos médicaments, notre système de santé. Hors de portée. Intouchables. Certes, l’épidémie de VIH, dans les années 1980, avait ébranlé ces confortables certitudes. « Le sida a écorné le rêve d’éradication des grands fléaux, mais sans remettre vraiment en cause l’espoir d’en venir à bout », précise Anne-Marie Moulin, médecin et philosophe. Le coronavirus est en passe d’y parvenir. « Nous qui pensions avoir fait reculer la mort la voyons ressurgir dans les cartes du jeu », pointe Claude Halmos.

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