Un article de Charlotte Hutin, paru dans le quotidien belge Le Soir , édition du week-end du 21 et 22 novembre 2020
Notre pays est dans une situation d’urgence sanitaire », clamait le Premier ministre Alexander De Croo il y a trois semaines à peine. Le Comité de concertation annonçait toute une série de mesures pour endiguer la propagation de l’épidémie. Les mesures « de la dernière chance », disait le Premier ministre. Malgré des similitudes avec le lockdown de mars dernier, ce reconfinement se voulait toutefois moins restrictif. Cette fois, la liberté de se déplacer et de préserver un contact rapproché était bel et bien maintenue. Le retour d’un « lockdown sans isoler nos concitoyens ni les personnes qui vivent seules », insistait le ministre-président wallon Elio Di Rupo.
Il semblerait pourtant que ce deuxième confinement soit bien plus éprouvant pour la population. Les règles de distanciation auraient un impact négatif sur le bien-être psychologique des Belges. Et la diminution du nombre d’infections n’y changerait rien. C’est en tout cas ce que démontre une étude de l’Université d’Anvers (UAntwerpen) basée sur un questionnaire d’autoévaluation rempli par 20.000 personnes. « La plupart des gens sont actuellement au pire niveau de la première vague », déclare Philippe Beutels, l’un des chercheurs à l’origine de l’étude.
Epuisement des ressources
Sur le terrain, nombreux sont les psychologues à constater les dégâts psychiques de ce deuxième confinement. « Nous ne partons pas avec le même bagage de ressources psychiques. Beaucoup d’entre nous ont mal supporté le premier confinement et certains ne s’en sont pas tout à fait remis. Les vacances d’été n’ont pas été ce qu’elles sont d’habitude ; elles ne nous ont pas permis de nous ressourcer comme elles le font les années précédentes », explique Evelyne Josse, psychologue et chargée de cours à l’université de Lorraine (Metz). « Un autre facteur fragilisant, c’est la saison. Avec l’automne reviennent les dépressions saisonnières. L’approche des fêtes de fin d’année est aussi pour beaucoup une période difficile. »
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