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Journées ordinaires d’un hypnothérapeute, par Edgar Smadja

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:L'hypnose
  • Temps de lecture :8 min de lecture

Un livre publié aux éditions SATAS, préfacé par Evelyne Josse, 2024.

Prix de vente : 12€

Préface d’Evelyne Josse

Chère lectrice, cher lecteur,

Bienvenue dans un cabinet discret, niché au cœur vibrant de Paris, celui d’Edgard Smadja. Dans l’antre feutré de cet hypnothérapeute se dévoilent des esprits égarés sortis tout droit des pages jaunies de vieux livres. Comment, en effet, les héros emblématiques de la littérature, qui traversent moult et moult péripéties, pourraient-ils ne pas rencontrer de difficultés ?

Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur imaginé par Maurice Leblanc, ronge son frein, frustré d’avoir été dupé comme un débutant ; Edmond Dantès, le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, porte encore les cicatrices de la trahison et de la vengeance, son cœur meurtri quémandant la paix ; Sherlock Holmes, l’enquêteur rusé de Conan Doyle, se débat contre la routine étouffante qui menace d’engloutir sa brillante intelligence ; Harpagon, l’avare notoire de Molière, implore une solution pour recouvrer son argent perdu, son âme tourmentée par une obsession maladive de l’or ; Claude Frollo, le sombre archidiacre de « Notre-Dame de Paris » de Victor Hugo, tourmenté par sa passion pour la belle Esmeralda, aspire à se libérer de ses désirs interdits ; celle-ci, brûlant d’un amour inconditionnel pour le capitaine Phœbus, ne perçoit chez lui qu’un désir de possession charnelle ; Quasimodo, le cœur brisé par la mort de sa bien-aimée Esmeralda, doit se résigner à la solitude ; Père Goriot, le père de Balzac, dévoué jusqu’à l’abnégation pour ses filles ingrates, pleure son sacrifice vain ; Eugène de Rastignac, dévoré par l’ambition, cherche un moyen de conquérir les sommets de la haute société parisienne ; Ferdinand Bardamu, le cynique antihéros de « Voyage au bout de la nuit » de Céline, porte encore les stigmates des horreurs de la guerre ; Sophie, l’héroïne malchanceuse de Madame de Réan, poursuit inlassablement sa quête de bêtises ; Robert d’Artois, rongé par la colère, veut récupérer la part d’héritage qui lui a été dérobée ; le noble Don Diègue, le père blessé du Cid de Corneille, veut se venger de celui qui a bafoué son honneur ; Andromaque, la veuve tragique de Racine, se tient face à un choix déchirant et ne sait comment résoudre ce dilemme ; d’Artagnan, le mousquetaire intrépide romancé par Alexandre Dumas, dégaine son épée avec une grâce mortelle ; James Bond, l’espion au service de Sa Majesté, sorti de l’imagination de Ian Fleming, se bat contre un ennemi aussi sournois que tenace : sa propre dépendance à la cigarette. Même les personnages les plus célèbres de bandes dessinées franchissent les portes de ce sanctuaire des secrets. Tintin, le jeune reporter intrépide créé par Hergé, pris par l’amour de l’aventure, s’inquiète de rester indifférent à l’aventure de l’amour. Son ami, le marin au langage fleuri, le Capitaine Haddock, maugrée d’être dégouté par l’alcool et attend de retrouver le plaisir gustatif de la dive bouteille ; le Professeur Tryphon Tournesol, le savant farfelu, ne sait plus ce qu’il cherche.

Sous le regard bienveillant d’Edgard Smadja, ces êtres de papier, jadis confinés dans les pages de leur récit, prennent vie, transcendant les frontières du possible. Rejetant les masques qui voilaient leur existence fictive, ils se délestent de leurs tourments éternels. Certes, ils ne jouissent pas d’une réalité tangible, mais ils n’en sont pas moins dotés d’une forme d’existence, d’une intériorité palpitante qui les anime. En effet, tout personnage littéraire comporte ses parts d’ombre, ses conflits, ses enjeux existentiels. À travers les épreuves et les souffrances, leur humanité se révèle dans toute sa complexité. Il en est de même pour nos patients. Et comme les personnages singuliers d’Edgar Smadja, ils cherchent à soigner leurs tourments, à résoudre leurs conflits intérieurs, à apaiser leurs désirs inassouvis. Imaginer ces héros emblématiques de la littérature assis face à l’hypnothérapeute ouvre une fenêtre sur la condition humaine, car chacun d’eux incarne un archétype, un aspect singulier de la psyché. Leurs angoisses, leurs sentiments de culpabilité, leur honte, leur désespoir, leur colère, leur obsession parentale, leurs difficultés intimes, leurs traumatismes psychiques, leurs addictions, leurs deuils sont autant de miroirs tendus à nos propres émotions et expériences.

On imagine l’hypnothérapeute assis dans un fauteuil en cuir vieilli, ajustant ses lunettes, la lueur tamisée d’une lampe à l’abat-jour froissé éclairant son visage. Il écoute et observe ces illustres patients qui placent en sa technique tous leurs espoirs. Il les invite à fermer les yeux et sa voix apaisante les emmène dans un état de conscience modifié. Edgar Smadja déploie un éventail de techniques hypnotiques : le scénario réparateur, le transfert de ressources, l’induction d’Elman, la coupure des liens, le signaling, les métaphores, le Rossi, la butterfly induction, les doigts aimantés, les suggestions, la stimulation des apprentissages et des ressources du passé, le lieu de sécurité, etc. En ouvrant une porte dérobée sur l’inconscient des héros, l’hypnose stimule leur imagination et les aide à trouver des solutions aux problèmes qui les troublent.

Mais qui est donc cet Edgar Smadja, à la fois thérapeute et auteur ? À l’instar de Claude Frollo et de Quasimodo, il paraît ensorcelé par la beauté d’Esméralda. Et tout comme ces personnages emblématiques, il semble connaître ses propres difficultés, s’énervant de voir son fauteuil lacéré par la petite Sophie. Tel un héros de roman, son destin semble voué à nous fasciner, à nous interroger sur la nature même de l’être humain… C’est bien là le propre des grands récits : faire de l’ordinaire l’extraordinaire, élever l’humain à la dimension d’un mythe.

Et nos patients ne sont-ils pas eux aussi à la fois héros et auteurs ? L’existence n’est-elle pas telle une épopée, une saga dans laquelle nous nous érigeons en narrateurs ? Nous parons notre vie d’un voile de cohérence, lui insufflant une logique qui fait sens à nos yeux. Mais lorsque nous en retraçons les méandres, notre récit n’est-il pas davantage fiction que réalité ? Nos expériences, si innombrables, ne sauraient être saisies dans leur intégralité. Aussi ne retenons-nous que quelques fragments triés sur le volet, que nous façonnons en une trame narrative harmonieuse. Ces liens que nous tissons entre les événements ne pourraient-ils pas tout autant leur conférer un sens différent, aboutissant ainsi à des versions distinctes de notre histoire ? Car c’est bien d’une histoire parmi d’autres possibles dont nous nous faisons les chantres. Et cette histoire, loin d’être figée, se mue au gré de notre propre métamorphose. Au fil des jours, des années, nous la retravaillons, l’enrichissant de nouvelles interprétations, d’hypothèses inédites. Notre récit de vie s’apparente ainsi à un texte perpétuellement réécrit, dont nous serions tout à la fois les personnages et les auteurs. Edgar Smadja, le magicien des âmes, guide ses patients vers la prise de conscience que d’autres scénarios, d’autres identités sont possibles pour leur présent et leur futur. En s’appropriant les mots qui résonnent en eux, les protagonistes de cette quête recomposent alors leur propre épopée. Redevenant ainsi les uniques maîtres d’œuvre de leur destinée, ils s’érigent en architectes de leur histoire.

Laissez Edgar Samdja vous emmener dans un monde extraordinaire, tissé entre les fils de la réalité et les brumes de l’inconscient.

Je vous promets une lecture réjouissante, divertissante et pleine de découvertes !

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