Société : pester contre le métro fermé pour échapper à l’angoisse
Un article de Bernard Padoan paru dans le quotidien belge Le Soir le 25.11.2015
Le « naturel » des Bruxellois serait-il déjà en train de refaire surface ? Certes,
l’habitant de la capitale est moins réputé râleur que son homologue parisien. Il n’empêche : les premiers signes d’exaspération face aux mesures de sécurité induites par le relèvement du niveau d’alerte à 4 depuis vendredi soir, sont déjà perceptibles dans la population. Normal ? « Il y a deux besoins fondamentaux en opposition, constate Evelyne Josse, psychologue et psychothérapeute. Un besoin de sécurité et un besoin de liberté. Dans nos sociétés démocratiques, ce dernier est fondamental : liberté d’expression, d’action, de déplacement… Mais aujourd’hui, le besoin de sécurité prévaut. C’est comme une balance : un besoin est satisfait, l’autre est frustré. Pour le dire autrement, quand il y a un tel choc, le moi individuel cède la place au moi social. Après quelques jours, le moi individuel, avec ses besoins et ses prérogatives, veut reprendre sa place. »
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