Dans le premier article, nous avons vu que les enfants peuvent être perturbés lorsqu’ils ont été témoins ou victimes d’événements pénibles et effrayants, tant réels que fictionnels, tels qu’agressions, vols avec violence, accidents domestiques, carambolages, abus sexuels, attentat, etc.
Retenons quelques-unes de leurs réactions susceptibles de désarçonner leur entourage :
L’anxiété : évitement des lieux, des personnes et des conversations rappelant l’événement terrifiant, surveillance inquiète de l’environnement, craintes d’un nouveau drame, exacerbation des peurs infantiles (peur des cambrioleurs, du noir, du loup et des créatures maléfiques), attachement anxieux (colère ou angoisse à l’idée d’être séparés des parents, refus de rester seul et d’aller se coucher), crises d’angoisse, agitation, bégaiement, etc.
Les comportements régressifs : énurésie nocturne (pipi au lit), succion du pouce, attachement au «doudou», perte dans les compétences du langage parlé (parler bébé), de la lecture et de l’écriture, etc.
Les troubles du sommeil : refus d’aller se coucher, peur de l’obscurité, difficulté d’endormissement, cauchemars et terreurs nocturnes. Les perturbations scolaires : refus de fréquenter l’école et difficultés d’apprentissage.
L’agressivité : irritabilité, crises de colère, brutalité à l’égard des compagnons de jeux, idées de vengeance, etc.
Des réponses à un évènement traumatisant
L’apparition de ces réactions, leur fréquence et/ou leur intensité dépendent des situations auxquelles les enfants ont été confrontés (gravité, fréquence, etc.), de leur personnalité (timoré, extraverti, etc.), de leur âge, etc. Elles sont à considérer comme des réponses normales, du moins attendues, à un événement hors du commun, pénible ou effrayant (1).
En dépit de leur caractère habituel, cela ne signifie pas qu’elles soient aisées à gérer par l’entourage. Aussi proposerons-nous dans les prochains articles quelques conseils destinés aux parents, aux éducateurs, aux enseignants et à toute personne intéressée personnellement ou professionnellement par la question, pour les aider à faire face au comportement des enfants affectés par un événement traumatique.
Articles de la série
– Quels sont les évènements susceptibles de traumatiser les enfants ?
– Comment les enfants réagissent-ils à un évènement traumatique ?
– Réagir aux angoisses des enfants après un événement traumatique
– Comment faire face à l’agressivité d’un enfant traumatisé ?
– Comment faire face aux troubles du sommeil des enfants perturbés par une expérience traumatique ?
– Comment faire face aux difficultés d’apprentissage d’un enfant après un événement traumatique ?
– Comment faire face aux comportements régressifs des enfants ayant traversé un événement pénible ou effrayant ?
– Comment faire face aux comportements à risque d’un adolescent ?
Evelyne Josse
Psychologue, psychothérapeute
(1) Josse E. (2011), Le traumatisme chez le nourrisson, l’enfant et l’adolescent, de Boeck, Coll. Le point sur
Source: http://www.secunews.be