Comment faire face aux comportements régressifs des enfants ayant traversé un événement pénible ou effrayant ?

Dans les articles précédents, nous avons vu quels sont les événements susceptibles de traumatiser les enfants ainsi que leurs réactions à de tels événements. Nous avons également donné des indications sur l’attitude à adopter face à leurs angoisses, leurs troubles du sommeil, leur comportement agressif et leurs difficultés d’apprentissage. Pour clôturer, nous allons nous penchez sur les moyens de faire face à leurs comportements régressifs.

Après un événement violent, d’anciennes habitudes refont surface comme l’incontinence nocturne, la succion du pouce, le balancement machinal ou l’agrippement à un « doudou ». On peut également constater un recul dans l’apprentissage ou une perte d’aptitudes récemment acquises (par exemple, du langage, de la marche, de l’autonomie). Tous ces comportements sont des moyens adoptés par les enfants pour se réconforter. C’est une manifestation habituelle de leurs angoisses.

– Ne vous tracassez pas outre mesure des comportements régressifs. Ils disparaissent généralement au bout de quelques jours ou de quelques semaines après l’événement traumatique.
– Ne réagissez pas avec excès. Ne punissez pas vos enfants, ne les menacez pas, ne les harcelez pas et ne vous moquez pas d’eux sans quoi ces comportements risquent de persister beaucoup plus longtemps.
– Rappelez-vous que ces régressions signent une souffrance psychologique. L’angoisse amène vos enfants à régresser à un stade où vous vous occupiez davantage d’eux. Accordez-leurs des moments privilégiés. Ce dont ils ont le plus besoin, c’est d’attention et de rassurance.
– Circonscrivez progressivement le problème. Par exemple, permettez-leur de « jouer au bébé » à certains moments (boire un biberon, sucer une tétine, etc.), en leur indiquant que ce n’est qu’un jeu et qu’ils devront ensuite revenir au comportement attendu à leur âge.
– En collaboration avec vos enfants, fixez des objectifs et développez un plan de bataille pour devenir « grand ». Choisissez ensemble des moments précis où il peut sucer son pouce, prendre son « doudou », etc. (par exemple, le matin au réveil et/ou le soir au moment du coucher mais pas durant la journée).
– Félicitez-les de tout progrès accompli sur la voie du développement et de l’autonomie.

Articles de la série

Quels sont les évènements susceptibles de traumatiser les enfants ?
Comment les enfants réagissent-ils à un évènement traumatique ?
Réagir aux angoisses des enfants après un événement traumatique
Comment faire face à l’agressivité d’un enfant traumatisé ?
Comment faire face aux troubles du sommeil des enfants perturbés par une expérience traumatique ?
Comment faire face aux difficultés d’apprentissage d’un enfant après un événement traumatique ?
Comment faire face aux comportements régressifs des enfants ayant traversé un événement pénible ou effrayant ?

Comment faire face aux comportements à risque d’un adolescent ?

Evelyne Josse

Psychologue, psychothérapeute

http://www.resilience-psy.com

Josse E. (2011), Le traumatisme chez le nourrisson, l’enfant et l’adolescent, de Boeck, Coll. Le point sur

Dans la même rubrique