Article paru sur http://www.secunews.be, le 16 mai 2011. Pour voir l’article sur le site de secunews, cliquez ICI ICI.
Evelyne Josse
2011
Certains métiers comportent des risques « opérationnels » en tout temps, tous lieux et toutes circonstances. Le personnel de secours et d’urgence compte parmi les professionnels les plus exposés à des événements traumatiques. Mais de quoi parle-t-on ?
Le processus traumatique
Le traumatisme psychique est un choc émotionnel important, généralement lié à une situation où une personne a été confrontée à la mort ou à la menace de mort, à des blessures graves ou au péril de tels dommages, à des violences sexuelles ou au risque de telles agressions. Cet événement constitue donc une menace pour la vie (mort réelle ou possible) ou pour l’intégrité physique (lésions corporelles, violation de l’intimité) et/ou mentale (perte de biens personnels, outrage à l’honneur ou aux droits fondamentaux, etc.) d’une personne ou d’un groupe de personnes.
La personne peut avoir été sujet (avoir subi), témoin (avoir vu) ou acteur (avoir provoqué volontairement ou involontairement) de l’événement traumatique. Elle peut aussi être concernée par celui-ci et/ou par ses conséquences du fait de sa proximité émotionnelle avec la victime directe (famille, amis proches, collègues, voisins) ou avoir été confrontée de manière extrême ou répétée à des détails sordides concernant les faits (par exemple, en raison de ses activités professionnelles).
Cet événement produit une peur intense et/ou un sentiment d’impuissance et/ou d’horreur et/ou de honte et remet en cause les valeurs essentielles de l’existence que sont la sécurité, la paix, le bien, la solidarité, la morale, le respect, le prix de la vie, etc.
Personnel de secours : les situations potentiellement traumatiques
Dans le cadre de leurs activités professionnelles, les policiers, les pompiers, le personnel de la protection civile, les ambulanciers et les secouristes doivent affronter des situations éprouvantes, potentiellement traumatisantes. Leur vie ou celle d’un collègue a pu être menacée lors d’une fusillade, d’une agression, d’une prise d’otage, d’un incendie de forêt de grande ampleur, d’un embrasement généralisé éclair (flashover) ou d’une explosion de fumées (backdraft). Ils n’ont pu éviter de causer un éboulement fatal en fouillant les décombres à la recherche de survivants emprisonnés par l’effondrement d’un bâtiment.
Ils peuvent, en état de légitime défense, avoir blessé grièvement ou mortellement un individu. Ils sont régulièrement confrontés au spectacle d’accidents, de suicides et d’homicides sanglants ainsi qu’à la vision apocalyptique de corps mutilés ou de nombreux cadavres lors de carambolages, d’accidents ferroviaires ou d’explosions accidentelles. Dans le cadre d’une enquête, ils peuvent avoir à visionner de manière répétée des scènes sordides montrées dans des films pédopornographiques, etc.
Dans le prochain article, nous verrons les réactions que les personnes des services de secours et d’urgence sont susceptibles de manifester après un événement hautement stressant, voire traumatisant.
Articles de la série :
– Le personnel des services d’urgence : aider au risque d’être victime
– La souffrance du personnel de secours : comment la reconnaître ?
– Comment lutter contre le stress lié aux professions de secours ?
– Personnel de secours confronté aux situations traumatiques
– Le stress traumatique du personnel de secours
– Prévention du traumatisme pour le personnel de secours
Les articles sont disponibles en néerlandais. Pour y accéder, cliquez ICI.
Articles connexes
– Annoncer un décès tragique aux proches, une tâche délicate…
– Comment annoncer un décès tragique aux proches du défunt ?
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Evelyne Josse
Psychologue, psychothérapeute, http://www.resilience-psy.com
Source : http://www.irsst.qc.ca