Dans le langage courant et académique, le terme « endeuillé » est largement utilisé pour désigner une personne plongée dans le deuil, marquée par la perte d’un proche. Il s’agit d’une forme passive, issue du verbe « endeuiller », qui met l’accent sur l’état subi de tristesse, d’affliction ou de bouleversement consécutif à cette perte. L’endeuillé est ainsi perçu comme quelqu’un qui porte le poids de cette expérience, souvent dans une dimension émotionnelle et intérieure, parfois immobile ou tournée vers le recueillement.
À l’inverse, le terme « deuilleur », dérivé du substantif « deuil » avec le suffixe « -eur » marquant l’action, introduit une nuance plus active. Il désigne une personne qui, face à la perte, s’engage dans un processus dynamique de gestion du deuil. Le deuilleur n’est pas seulement affecté par le chagrin ; il agit, que ce soit en accomplissant des rituels, en surmontant les défis du quotidien (comme les démarches administratives ou le retour à une routine), ou en incarnant une forme de résilience. Cette distinction souligne une posture où le deuil devient une expérience à traverser, plutôt qu’un état à subir passivement.
L’intérêt croissant pour le terme « deuilleur » réside dans sa capacité à refléter une vision plus contemporaine et nuancée du deuil. Alors que « endeuillé » peut évoquer une image traditionnelle de retrait et de douleur silencieuse, « deuilleur » met en lumière l’aspect actif et souvent social du processus, reconnaissant les efforts de ceux qui, malgré la perte, continuent d’avancer. Ce terme valorise ainsi une approche où le deuil n’est pas uniquement synonyme de souffrance, mais aussi de reconstruction et d’adaptation, en phase avec des perspectives modernes qui insistent sur la diversité des vécus face à la mort. Il enrichit donc le vocabulaire en offrant une alternative qui dépasse la passivité pour embrasser une dimension plus proactive et individuelle du cheminement.