Par Evelyne Josse
European Journal of Trauma & Dissociation
Volume 3, Issue 1, January–March 2019, Pages 57-62
https://doi.org/10.1016/j.ejtd.2018.09.002
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Résumé
Dès l’origine de l’humanité, les soldats ont été touchés par la souffrance traumatique. Toutefois, il faudra attendre le 18e siècle et le développement de la médecine moderne pour obtenir les premières observations scientifiques du traumatisme psychique. Les médecins des Armées appellent nostalgie les troubles psychiques d’allure dépressive affectant les soldats des troupes napoléoniennes. Cette affection trouve ses origines dans le mal du pays, connu depuis longtemps des autorités militaires et attribué principalement à l’éloignement du foyer. C’est au médecin Johannes Hofer que l’on doit, à la fin du 17e siècle, d’avoir érigé ce trouble de l’humeur en une véritable entité nosographique qu’il dénomme nostalgie. Parmi les causes, outre l’écartement du milieu familier, les médecins incriminent les conditions de vie pénibles et les « déviances » de l’activité sexuelle. Plus intéressant, parmi les causes étiologiques spécifiques à la guerre, ils reconnaissent l’exposition au danger et la confrontation à la mort. Cet article se propose de brosser le tableau clinique de la nostalgie, les causes étiologiques déterminées par les scientifiques de l’époque et les traitements administrés aux malheureux traumatisés.
Mots clés
Mal du pays Nostalgie Traumatisme psychique Dépression Mélancolie Guerres d’Empire
Articles de la série
– 1. La nostalgie des soldats des guerres d’Empire
– 2. Le vent du boulet des soldats des guerres d’Empire
– 3. Les médecins civils face aux syndromes psychotraumatiques chroniques des soldats des guerres d’Empire