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Réagir aux angoisses des enfants après un événement traumatique

Dans les premiers articles, nous avons vu que les enfants peuvent être perturbés par des événements pénibles et effrayants et nous nous sommes penchés sur quelques unes de leurs réactions. Le présent article donne des indications sur l’attitude que les parents, enseignants, éducateurs et toute personne en contact avec les enfants en détresse peuvent adopter face à leurs angoisses et à leurs peurs. En effet, les enfants deviennent souvent craintifs à la suite de telles expériences. Ils vivent avec le sentiment que d’autres catastrophes surviendront. Le monde devient un univers potentiellement dangereux où chacun est vulnérable (1).

Ecoutez les enfants et encouragez-les à exprimer leurs craintes, leurs émotions et leurs réflexions. Vous êtes peut-être réticent à évoquer des situations douloureuses de crainte d’aggraver leur trouble. Or, la meilleure façon de les aider à surmonter leurs peurs et leurs angoisses est de les encourager à les exprimer.

Prenez leurs craintes au sérieux et essayez de les comprendre. Même si ces angoisses vous paraissent infondées, rappelez-vous que les enfants apeurés sans raison avérée éprouvent une peur réelle. Restez patient même si le côté irrationnel de cette anxiété vous agace. Ne vous fâchez pas et ne vous moquez pas d’eux. Rassurez-les : «C’est normal d’avoir peur mais je suis là et tu es en sécurité maintenant».

Expliquez aux enfants les événements traversés et la situation qui s’en suit. Leur anxiété s’accroît considérablement lorsqu’ils ne comprennent pas les expériences stressantes et les changements brusques survenus dans leur vie.

Ne forcez pas les enfants à être braves et à affronter ce qui les effraie. Cela aurait pour résultat d’aggraver leur anxiété et leur sentiment d’insécurité. Procédez par étapes. Encouragez-les à se débarrasser graduellement de leurs peurs. Félicitez-les de chaque progrès accompli.

Les enfants réagissent fréquemment aux expériences effrayantes par un attachement anxieux. Ils craignent que les personnes auxquelles ils sont attachés les abandonnent ou disparaissent. Dès lors, ils manifestent une anxiété intense lorsqu’ils en sont séparés et s’agrippent à elles en présence de personnes étrangères. Dans un premier temps, les parents devraient éviter d’être séparés de leurs enfants durant un long moment. S’ils doivent s’absenter, ils devraient les prévenir : «Je dois partir mais je reviendrai ce soir». Lorsqu’ils ne comptent pas réintégrer le foyer le jour même, il leur est conseillé de les informer de leur départ la veille ou l’avant-veille et d’assurer qu’ils reviendront. Durant leur absence, il est important qu’ils les confient à des personnes en qui ils ont confiance. Les enseignants peuvent autoriser un des parents à rester en classe un moment, le temps que l’enfant se sente en confiance. Ils doivent les impliquer rapidement dans les activités ludiques ou scolaires. Leur confier une occupation mobilise leur esprit ; leurs craintes sont ainsi dérivées vers une activité salutaire.

Retrouver une routine quotidienne aide les enfants à récupérer d’événements dramatiques et à s’adapter aux nouvelles situations. La stabilité offerte par la famille et par l’école permet d’annihiler l’impression de chaos et de défaillance qu’ils ont du monde des adultes. Réinstaurer les habitudes propres à la vie familiale ou scolaire contribue à créer un sentiment de continuité et de sécurité. Se lever, se coucher et manger à heures régulières, participer aux activités scolaires et fréquenter des compagnons de jeux sont des activités réconfortantes pour les enfants.

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Evelyne Josse

Psychologue, psychothérapeute

(1) Josse E. (2011), Le traumatisme chez le nourrisson, l’enfant et l’adolescent, de Boeck, Coll. Le point sur

Source: http://www.secunews.be

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