Le personnel des services d’urgence : aider au risque d’être victime

Article paru sur http://www.secunews.be, le 14 mars 2011. Pour voir l’article sur le site de secunews, cliquez ICI.

Evelyne Josse 2011

Intervention après intervention, les policiers, les pompiers, les ambulanciers et les secouristes s’exposent de façon répétée à des situations hautement stressantes, voire traumatiques. A l’image d’une goutte d’eau qui entame et creuse peu à peu la pierre sur laquelle elle vient inexorablement tomber, la confrontation continuelle à des sources de stress peut venir à bout des individus les plus résistants.

Les dangers inhérents à la profession

Affectés à des missions dangereuses, ils peuvent être confrontés à des événements qui mettent leur vie en péril. En outre, ils sont maintenant de plus en plus fréquemment la cible d’agressions verbales et physiques, notamment dans les grandes agglomérations et les banlieues dites « difficiles ». Dans tous les cas, ils doivent être sur leurs gardes car même une intervention a priori anodine, par exemple un conflit conjugal, peut déraper à tout moment.

Les facteurs organisationnels sources de stress

Les facteurs structurels entraînent une souffrance plus difficile encore à juguler que la confrontation au danger : état d’alerte permanent imposé par l’exigence d’être prêt constamment à réagir à toute éventualité, alternance de surcharge de travail et de périodes d’inactivité forcée, nombreuses inconnues au départ d’une intervention, prise de décisions vitales en urgence, horaires rotatifs, pénurie de personnel, vétusté des équipements, mode de gestion et exercice de l’autorité hiérarchique, conflits au sein de l’équipe, etc.

Les émotions ressenties devant la souffrance

Plus insidieuses et souvent tues sont les émotions intenses éprouvées par les intervenants des services de secours et d’urgence en raison même de leur contexte de travail. En effet, venir en aide à des personnes en détresse et être confrontés à des adultes, des enfants et des nourrissons, gravement blessés, très mutilés ou décédés, à des familles en souffrance, au spectacle apocalyptique de destructions importantes, etc. peut avoir des répercussions sur la santé mentale.

Des difficultés personnelles peuvent se greffer sur le stress professionnel de l’intervenant, fragilisant son équilibre émotionnel tels que conflits conjugaux, soucis familiaux, maladies, etc.

Dans les prochains articles, nous aborderons les manifestations de la souffrance propre aux intervenants de la crise ainsi que les moyens d’y faire face.

Articles de la série :
Le personnel des services d’urgence : aider au risque d’être victime
La souffrance du personnel de secours : comment la reconnaître ?

Comment lutter contre le stress lié aux professions de secours ?
Personnel de secours confronté aux situations traumatiques
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Evelyne Josse
Psychologue, psychothérapeute
http://www.resilience-psy.com

Source : http://www.erudit.org